Association loi 1901
10 rue Orsel 69600 Oullins - France

Lettre N°24 Association des Amis du Père Bernard Verspieren

La lettre d’information de nos amis et partenaires de l’AAPBV ci-après vous permettra de vous faire une idée très complète et très précise de « l’état de santé » de Teriya Bugu, ainsi que les tous projets qui y poursuivent leur chemin. N’hésitez pas à les soutenir !

Lettre d’information AAPBV n° 24 – Décembre 2014
Le 15 décembre 2014

ASSOCIATION des AMIS du PÈRE BERNARD VERSPIEREN (AAPBV)
6 avenue Émile Acollas – 75007 Paris Courriel : yderville@aol.com

 

Chers amis,

En cette fin d’année 2014, nous avons fait le choix de vous adresser, en guise de lettre d’information, le dossier de demande de financement que nous venons de déposer auprès de la Fondation de France en faveur de notre projet de Teriya Bugu.
Il y a plusieurs bonnes raisons à cela :
– Ce dossier constitue en réalité un rapport de nos activités à fin 2014. Il décrit à la fois nos
objectifs, nos réalisations concrètes, les difficultés que nous rencontrons et les besoins de financement pour lesquels nous faisons appel à vous. Pour les plus jeunes et les plus récents parmi les membres de notre association, il présente utilement le contexte historique et actuel du projet.
– Il montre les efforts que nous déployons inlassablement pour trouver des soutiens externes, en complément de l’aide que vous nous apportez généreusement. C’est aussi un témoignage de reconnaissance à l’équipe d’encadrement de Teriya Bugu qui a mis toute son énergie et ses compétences pour nous aider à préparer ce document et qui œuvre à nos côtés pour rechercher des financements.
– Nous avons de bonnes raisons de penser que cette demande va aboutir, ce qui montre que des partenaires prestigieux, comme la Fondation de France, croient à notre projet, en dépit des difficultés actuelles, et sont prêts à s’engager à vos côtés pour continuer à nous aider.
Au-delà de Teriya Bugu, n’oublions pas pour autant le Centre Père Bernard Verspieren de Bamako qui œuvre pour l’appareillage et la réadaptation des handicapés, et que nous soutenons également. Il poursuit son développement et la diversification de ses activités de façon dynamique : cette année a vu l’ouverture, avec l’aide d’Handicap Afrique, d’un nouveau bâtiment qui héberge une unité de soins ophtalmologiques avec un équipement complet pour la fabrication de lunettes de vue.
Vous trouverez ci-joint le bulletin d’adhésion 2015 à l’AAPBV. Merci d’avance pour votre aide !
Je vous souhaite, ainsi qu’à ceux qui vous sont chers, de joyeuses fêtes et une belle année 2015 pleine de générosité et d’ouverture sur le monde des pays en difficulté !
Yves Derville Président de l’AAPBV
ASSOCIATION des AMIS du PÈRE BERNARD VERSPIEREN
(AAPBV) – Reconnue d’intérêt général par décret n° 1970 – Journal Officiel du 26 avril 2003
6 avenue Émile Acollas – 75007 Paris Courriel : yderville@aol.com

 

TERIYA BUGU
DEMANDE DE FINANCEMENT À LA FONDATION DE FRANCE
Promoteur :
AEDR (Association d’Entraide pour le Développement Rural) Responsable : M. MATTEI Henri
Fonction : Directeur des Opérations
Tél. 00223 63779966
Email : henrimattei@gmail.com
Site : www.teriyabugu.com

Contexte du projet.

Contexte historique du centre de Teriya Bugu.
Le centre de tourisme solidaire et de développement rural de Teriya Bugu se situe au Mali dans la région de Ségou (cercle de Bla) au bord du fleuve Bani, affluent du Niger.
Il a été créé par le Père Bernard Verspieren dans les années 70 et est actuellement géré par l’Association Malienne d’Entraide pour le Développement rural (AEDR).
Ce lieu est né de l’amitié solide entre un Père Blanc et un pécheur Somono (des Bambaras pêcheurs), Lamine Samaké.
Au début des années 60, le Père Verspieren (qui travaillait alors au Mali depuis plusieurs années avec son association Mali Aqua Viva spécialisée dans les forages) rencontra Lamine Samaké au village de N’Goron. Suite à cette rencontre, le Père fut autorisé à construire une petite case sur les terres de Lamine Samake, Teriya Bugu la « case de l’amitié » en bambara.
Progressivement, le Père Verspieren (ingénieur agronome de formation) a bâti une ferme et développé de nombreuses et diverses activités agricoles: élevage, pisciculture, maraîchage, productions fruitières, apiculture.
Autour du centre s’est développé en parallèle un village de plus de 500 personnes, essentiellement les travailleurs de Teriya Bugu et leurs familles.
Progressivement, des activités du secteur communautaire ont vu le jour :
– école.
– dispensaire.
– centre d’alphabétisation pour adultes.
– jardin d’enfants.
– coopérative d’achat.
– bibliothèque.
– association des femmes.
– maternité et dispensaire.
– marché hebdomadaire.
– plantation et gestion forestière (plus de 200 000 arbres plantés).
Aujourd’hui l’école de Teriya Bugu est reconnue par l’État et scolarise plus de 300 enfants (premier et deuxième cycle de l’enseignement fondamental). Le dispensaire est devenu un centre de santé communautaire (CESCOM), construit avec l’aide de la Banque Mondiale, qui couvre 11 villages, soit plus de 5 ,000 personnes.
Dès l’origine, Teriya Bugu est devenu un centre d’expérimentation et une vitrine dans le domaine des énergies renouvelables :
– énergie solaire photovoltaïque. – énergie solaire thermique.
– éoliennes.
– biogaz.
– plus récemment Biocarburant (Jatropha)
À la mort du Père Bernard Verspieren en 2003, un centre de tourisme solidaire a été créé avec hôtel, restaurant, centre de séminaire, piscine, musée et activités de découvertes écologiques et culturelles (sentier botanique, promenades ornithologiques, etc…).
Ce centre est même devenu le pilier économique de Teriya Bugu. Malheureusement les événements dramatiques qui ont secoué le Mali depuis 2011 ont réduit considérablement cette activité.
Malgré tout notre centre relève le défi en multipliant de nouvelles opportunités économiques : projets innovants en partenariat avec de nouveaux organismes, Wabef, Cirad, Olvea, Adecia, Énergie relais, etc…
Concernant le tourisme un axe plus local est redéveloppé : colonies de vacances, comités d’entreprises, universités et écoles supérieures, séminaires…
Teriya Bugu conserve ses objectifs premiers :
– améliorer les conditions de vies des habitants.
– établir un modèle d’application des principes du développement durable. – créer un centre pilote de tourisme solidaire et d’écotourisme au Mali.
– élaborer une vitrine de l’utilisation des énergies renouvelables au Mali.
– favoriser le développement économique des communes rurales.
– devenir un outil de promotion de l’échange culturel.
– lutter contre l’exode rural.
La situation sociale, politique et économique actuelle au Mali rend tout cela bien difficile, nous comptons sur la force et le dynamisme de notre personnel, sur l’appui des populations locales mais également sur l’aide et le soutien de nos partenaires.

Contexte actuel du centre:
Les événements survenus à partir de 2011 (prises d’otages à Humbory, Kayes et Tombouctou, insurrection au Nord Mali, puis coup d’État) ont quasiment réduit à néant l’activité de tourisme solidaire à Teriya Bugu qui finançait plus de 60 % du coût de fonctionnement de notre centre.
En parallèle cette situation d’insécurité politique, sociale et économique a empêché bon nombre de déplacements et de missions sur Teriya Bugu et a eu des conséquences graves sur :
– L’encadrement du centre : suppression de l’envoi des Volontaires de la Solidarité
Internationale (VSI) au Mali.
– Les projets d’énergies renouvelables : désengagement de Total, de Jatropt, des
missions Cirad, par exemple.
– L’activité microcrédits : fin de mission d’Experts Comptables sans Frontière.

En fait, depuis 2011 il a été très difficile de mobiliser aussi bien des ressources financières que des compétences externes mais également de mobiliser des fonds de l’État malien.
Cette situation a entrainé un déficit financier conséquent et de graves problèmes de trésorerie.
De plus, il a fallu mettre en place en 2012 un plan social drastique de plus de 40 licenciements (sur un total de 80 salariés), et lancer un plan de relance très rigoureux.
Malgré tout, Teriya Bugu a pu maintenir l’ensemble de ses activités : énergies renouvelables, tourisme solidaire, productions agricoles et actions communautaires.
De plus, outre les problèmes sécuritaires politiques et économiques non encore résolus, la situation sanitaire liée au virus Ebola présent au Mali ne fait qu’empirer le contexte.

Projets internes.
Teriya Bugu mène des actions internes dans plusieurs domaines :
– projets communautaires,
– projets agricoles,
– tourisme solidaire
– énergies renouvelables.
Ces actions concernent aussi bien le centre proprement dit que les villages avoisinants ; la zone d’influence de notre centre est donc considérable (plus de 8 communes, 6 à 7 000 personnes concernées).
Par le biais de ces projets la vocation du centre, voulue par le Père Verspieren, reste encore aujourd’hui toujours aussi vivace et forte.

Projets communautaires.
ACTIVITES SOCIALES ET COMMUNAUTAIRES
École : la rentrée scolaire 2014/2015 s’est bien déroulée, la totalité du corps enseignant était présent.
Les effectifs sont en hausse :
– Premier cycle : 228 élèves recensés à la rentrée (121 garçons et 107 filles),
– Secondaire : 107 élèves (70 garçons et 37 filles).
Soit un total de 335 élèves à l’école de Teriya Bugu pour l’année 2014/2015.
Le nombre d’enseignants est de 6 pour le 1er cycle et de 2 pour le jardin d’enfants.
Les résultats scolaires de l’année 2013/2014 ont été bons. Sur 42 élèves, 35 ont réussi le Diplôme d’Études Fondamentales (DEF) soit un taux de réussite de 80 % (bien au-dessus de la moyenne nationale).
Aujourd’hui Teriya Bugu reste une vitrine nationale pour le développement rural et communautaire au Mali.




Projets en cours.
L’apport de l’OMAV (Association Oullins Mali Aqua Viva) dans l’achat des fournitures et des livres scolaires a considérablement amélioré le ratio et la réussite des élèves.
Ainsi l’école a reçu cette année de la part de l’OMAV 160 livres toutes disciplines confondues. Les classes sont en bon état ainsi que les latrines ; seule la direction du second cycle est à rénover, ainsi que les logements des enseignants. Les membres du comité de gestion scolaire (CGS) ont commencé les travaux.
Les chaises, tables, tableaux et table-bancs sont dans un état très acceptable.

DIFFICULTÉS RENCONTRÉES EN 2013-2014 :
– Problème de traversée des élèves sur la rivière pendant le premier trimestre de l’année (sortie de l’hivernage avec eau dite haute).
– Problème de manque de nouveaux livres pour le 1er cycle (livres anciens parfois vétustes et insuffisants).
– réparation à prévoir pour la terrasse de la Direction du secondaire. – manque de petits tables-bancs pour le jardin d’enfants.
Perspectives 2014-2015 :
– doter chaque classe et la direction d’une armoire.
– électrifier les nouvelles classes et les directions.
– former les enseignants en informatique.
– créer une salle informatique avec l’équipement adéquat.

LE CENTRE DE SANTE COMMUNAUTAIRE (CSCOM).
Le centre de santé (CSCOM), construit à Teriya Bugu, a été financé par la Banque Mondiale (bâtiment dispensaire, logement de l’infirmier, forage équipé d’une pompe, groupe électrogène). L’État malien a apporté les équipements médicaux et l’AAPBV a financé une moto pour l’infirmier, qui sert principalement pour les tournées de vaccination, ainsi que le fonds de roulement initial pour l’achat de médicaments.
Au total le CSCOM représente un investissement de plus de 150 000 € !
L’implantation d’un CSCOM à Teriya Bugu témoigne de la reconnaissance, par les autorités, de l’importance grandissante du village et de ses infrastructures ainsi que du rôle prépondérant que nous jouons dans l’équipement et l’animation de la région. C’est un apport essentiel pour l’amélioration des conditions de santé des populations locales.
Les chiffres de 2013 le prouvent : l’aire de santé du CSCOM regroupe aujourd’hui 7 villages (N’Goron, Teriya Bugu, Beh, Sakarala, Ouoloni, Sebetien, Tambala) pour un total de 5 600 personnes. D’autres villages et hameaux environnants (Nani, Bougoula,Togoba…) bénéficient également du centre. Nous prévoyons pour cette année environ 3 500 consultations, 500 vaccinations et 200 accouchements.
Perspectives 2014/2015 :
– former le responsable des activités sociales.
– créer un logement dans la cour du centre pour le pharmacien pour éviter aux patients d’aller le chercher dans le village la nuit.
– former les accoucheuses traditionnelles pour accroître le taux d’accouchement assisté.
Pour le bon fonctionnement du centre et pour disposer d’un plateau technique fiable il faut :
– doter le centre d’une ambulance médicalisée pour l’évacuation rapide des femmes enceintes et les enfants.
- doter le laboratoire en réactifs pour les analyses. – acquérir un matériel d’échographie.
– recruter un médecin pour le CSCOM

Tourisme solidaire.
C’est une des activités qui a le plus souffert des évènements survenus au Mali depuis 2010.
En 2012, cette filière était quasiment en sommeil. Il a donc fallu redynamiser cette activité en ciblant une clientèle différente de celle des touristes étrangers (80% en moyenne dans le passé). Pour la plupart des gens au Mali, Teriya Bugu était fermé et son centre d’accueil touristique n’était donc plus opérationnel.
Dans un premier temps il a donc fallu porter le message que nous étions toujours en mesure d’accueillir des clients dans des conditions acceptables, et également refaire une grille tarifaire plus en adéquation avec la réalité de la concurrence.


Notre effort commercial s’est principalement porté sur deux axes :
– La clientèle locale. Les Maliens dans le climat d’insécurité qui règne encore au Mali sont plus enclins à accepter de se rendre à Teriya Bugu. Notre centre reste en limite de la zone rouge dite interdite pour le ministère français des Affaires étrangères ainsi que pour beaucoup d’autres pays européens. Des prix attractifs rendent de surcroît cette clientèle plus accessible. Certains expatriés résidants au Mali à Bamako mais en particulier à Ségou ou au nord de Ségou peuvent également être intéressés par des séjours à Teriya Bugu.
– Les groupes, sociétés, établissements scolaires, ONG. Cette clientèle est intéressée par la capacité d’accueil de notre centre, par les prix pratiqués et par les offres de services que nous pouvons proposer en particulier la salle de conférence Tombouctou et la diversité de nos locaux d’accueil allant du bungalow climatisé au dortoir collectif.
À ce jour, il n’est toujours pas envisageable de se focaliser sur une clientèle classique de touristes étrangers.
Néanmoins même pour une clientèle locale, trois freins importants sont à souligner :
– l’insécurité qui règne au Mali.
– l’état de la piste Bla-Teriya Bugu qui reste difficile surtout en période d’hivernage et rend l’accès à notre centre compliqué et parfois aléatoire.
– le manque de couverture internet qui est un handicap certain pour bon nombre de
clients potentiels individuels ou en groupe (difficile d’imaginer aujourd’hui un séminaire ou des cadres qui seraient privés d’une connexion pendant plusieurs jours).
Les efforts consentis sur les tarifs, notre début de politique de communication, la qualité de nos services, semblent porter leurs fruits.
Peu à peu, une information à nouveau positive sur l’hôtel solidaire circule dans la région. Même si la situation au Mali reste tendue, nous gardons bon espoir de faire petit à petit redémarrer la filière touristique, qui elle aussi véhicule un point positif concernant l’image globale de notre centre.
De plus, l’ouverture d’une nouvelle voie rapide entre Bamako et Ségou a sensiblement réduit le temps de parcours jusqu’à Teriya Bugu (4h00 aujourd’hui, contre jusqu’à 8h00 précédemment).
Plusieurs points marquants sur les trois derniers mois sont importants à souligner :
– Réception pour le weekend de Pâques d’un groupe de 150 étudiants en économie de l’ECOSUP de Bamako.
– Retour de certains clients de Koutiala, Bamako, ou Ségou qui pensaient que Teriya Bugu était fermé

- Journée détente de l’ensemble de la communauté libanaise de Ségou (hôteliers, commerçants, entrepreneurs) ; certains d’entre eux n’étaient plus venus sur le site depuis quelques années.
– Proposition en cours pour plusieurs devis concernant des séjours en groupe, ONG entreprises, et services.
– Séjour du responsable Orange Mali de Ségou (possibilité de mise en place de weekend détente pour les salariés d’Orange).
– Séjour des responsables de Swisscontact, Bamako et Ségou, possibilité d’organisation de séminaires internes ou de stages de formation.
– Prise de contact avec le Directeur de l’école nationale d’ingénieurs pour des séminaires scientifiques (axés en particulier sur les énergies renouvelables).
– Reprise des contacts avec World Vision pour des séjours en groupe.
– Venue sur site du nouveau directeur régional de l’Office du Tourisme (OMATHO).
– Proposition d’une journée découverte le 15 août pour la jeunesse de Ségou.
– Séjour « longue durée » détente et calme pour un couple de Bamako qui génère déjà de nouveaux contacts clientèles.
– Venue d’une mission de travail ADECIA, avec une forte délégation ; plusieurs chefs de services ont séjourné deux nuits à l’hôtel.

Productions agricoles internes.
Le centre de Teriya Bugu a toujours été un « joyau agricole » et un exemple pour le pays ; il est donc crucial de maintenir le plus d’activités agricoles opérationnelles et d’envisager la création de nouvelles filières.


Le miel est un élément important dans les productions agricoles internes de notre centre.
De plus, ce produit est reconnu et apprécié depuis de longue date au Mali, cela reste donc une des vitrines extérieure « positive » de Teriya Bugu.
Pour mémoire, deux types de produits sont fabriqués :
– Miel d’eucalyptus : produit, récolté, fabriqué et conditionné sur Teriya Bugu, avec actuellement 120 ruches opérationnelles et une seule récolte par an courant mars.
En 2014, il a été récolté 979 kg de miel brut pour une fabrication de 580 kg de miel raffiné (rendement moyen de 59%).
– Miel toutes fleurs : produit brut acheté auprès d’une dizaine de producteurs autour du centre. Ce miel brut, 285 kg en 2014, est transformé (140 kg de miel liquide, rendement moyen 50%), conditionné et commercialisé par notre miellerie sous la marque de Teriya Bugu
Sur les sept premiers mois de 2014, les ventes sont presque au niveau du total 2013 et vont sûrement dépasser en fin d’exercice le chiffre de 2013.

Perspectives et projets.
Cette filière est intéressante et doit être consolidée.
Sur les 120 ruches existantes, presque 60 ruches sont à rénover, ces travaux peuvent se faire en interne sans trop de surcoût financier supplémentaire.
Il serait intéressant d’augmenter le nombre de ruches. 20 nouvelles ruches pourraient être prévues pour la campagne prochaine de miel d’eucalyptus (prix unitaire moyen 30 000 CFA pièce pour une production annuelle moyenne de 3 kg de miel liquide par unité).
Le Miel.
Ces nouvelles ruches pourraient être confectionnées par nos salariés, sur le centre, en bois d’eucalyptus donc à moindre coût. Amortissement de l’investissement dès la première année. L’augmentation de la production serait donc très intéressante sur un produit porteur.
Le charbon de bois
Cette filière peut être considérée comme une nouvelle activité car, même si elle a toujours existé dans le passé, le souhait de Teriya Bugu, sous l’impulsion de l’AAPBV et de l’AEDR, était de véritablement relancer cette activité en 2014.
Il a donc fallu mettre en place une équipe de charbonniers pour la disposition du bois, la fabrication en terre de fours à charbon, l’extraction du charbon après cuisson, le conditionnement et le stockage.
Cette mise en route s’est avérée plus difficile que prévu initialement. Néanmoins peu à peu les choses se sont mises correctement en place et plusieurs fours ont pu être réalisés.
Le charbon est mis en sacs (sacs dit « bombés » car rempli au maximum de leur capacité et fermés par cercles de plastique de récupération cousus). Ces sacs sont ensuite stockés dans un magasin fermé après comptage.
Il est certain que le stock de bois mort d’eucalyptus (suite aux inondations dues à la construction du barrage de Talo) est très important et peut couvrir une capacité de forte production sur plusieurs années. De plus ce bois est de très bonne qualité pour la fabrication du charbon.
Dans certaines zones du Mali ou de la sous-région, le charbon de bois entraîne une déforestation importante et crée un véritable problème écologique de gestion forestière dans des zones de désertification. La politique de reboisement mis en place par notre centre ne fait que renforcer cette idée de production propre et durable.
Dire que Teriya Bugu ne coupe pas d’arbres pour cette production et n’utilise que du bois mort, est un argument fort pour une structure qui se veut à la pointe de l’écologie et des énergies renouvelables.
Cette filière où la matière première est abondante et gratuite, doit véritablement être correctement exploitée ; elle peut-être à court terme une source de revenus importante pour Teriya Bugu.

Le bois à la coupe et le reboisement.
Pour cette filière, différents types de produits forestiers sont vendus, principalement pour la construction : étais, perches, chevrons, planches, bois de chauffe.
Sauf pour le bois de chauffe (qui est un sous-produit), tous les autres produits viennent de la coupe pratiquée sur des eucalyptus plantés dans les années 1970 et qui sont aujourd’hui arrivés à maturité
Les repousses sur les eucalyptus coupés (coupe pratiquée à deux mètres de hauteur) servent assez vite pour une nouvelle fabrication d’étais.
Depuis la création du centre une des priorités a toujours été le reboisement.
Ce sont ces efforts dans ce secteur qui ont rendu Teriya Bugu aussi attractif, et ont fait de ce lieu un modèle reconnu de gestion forestière et de développement durable.
Il serait catastrophique de réduire en quelques années tous ces efforts et de perdre ainsi les bénéfices d’années de travail de gestion et de planification.
Tout est à craindre d’une politique de vente de bois sans réelle gestion sur le long terme, cause d’énormes dégâts sur l’espace forestier qu’il serait long et difficile, voire impossible à réparer.
Il faut au plus vite faire intervenir sur Teriya Bugu un réel spécialiste forestier capable de mettre en place un programme de coupe raisonnée sur le long terme. Il faut qu’il définisse des zones bien précises sur lesquelles intervenir, en programmant dans le temps les zones de coupes.
La gestion des coupes doit être beaucoup plus rationnelle et nécessite une programmation sur le long terme.
Les techniques de coupe concernant les eucalyptus sont nombreuses et variées. Elles sont adaptées en fonction du type de produit recherché et de la ressource existante (âge, taille, emplacement des arbres).
Là encore une véritable politique de gestion forestière doit être mise en place.
Des contacts ont déjà été pris dans ce sens. Lors de la prochaine mission des chercheurs de l’Institut d’Économie Rurale dans le cadre du projet ADECIA, un forestier de l’IER spécialiste de l’eucalyptus accompagnera cette mission pour émettre un premier avis et mettre en place les outils pour une véritable politique forestière raisonnée.

Le Jatropha et la production de Biocarburant.


Le centre de Teriya Bugu avec ses multiples activités nécessite un approvisionnement régulier en énergie.
Teriya Bugu consomme environ 60 000 litres de gasoil par an pour approvisionner en électricité le centre de tourisme solidaire et de développement rural et les habitants du village.
Afin de ne plus être dépendant du pétrole pour produire son électricité et pour perpétuer la tradition de développement des énergies renouvelables à Teriya Bugu, il a été décidé en 2006 de mettre en place un projet innovant d’électrification via la production de biocarburant, l’huile végétale pure de Jatropha curcas.
L’objectif du projet est d’atteindre l’autonomie énergétique. Environ 350 hectares seront nécessaires pour obtenir annuellement 300 tonnes de graines et ainsi produire 80 000 litres d’huile de Jatropha.


Le projet Jatropha a été financé en partie par Total pour la production et la transformation. Les aspects expérimentations agronomiques ont été soutenus par le projet JATROPT financé par l’Union Européenne.
Cinq volets distincts sont présentés ci-dessous :
– un programme de recherche agronomique en partenariat avec le CIRAD pour définir le meilleur itinéraire technique pour la culture du Jatropha et sélectionner les écotypes adaptés à la zone agro-climatique de Teriya Bugu.
– des plantations propres à Teriya Bugu qui permettent d’assurer un approvisionnement minimum en graines, d’effectuer des mesures et de réaliser des petits essais agronomiques complémentaires au programme de recherche. La superficie de ces plantations s’élève à 30 hectares.
– un programme d’animation en milieu rural pour accompagner les paysans locaux dans la culture du Jatropha. 50 coopératives ont été créées.
– une unité de pressage des graines de Jatropha pour la production d’électricité. Elle est entièrement équipée pour l’extraction d’huile végétale pure de Jatropha (nettoyeur- séparateur, presse MBU 20 et ensemble de filtration). La production d’électricité est générée grâce à deux groupes électrogènes de 20 kva chacun en bicarburation conçu par Énergie Relais et fournis gratuitement par Énergie Assistance (GDF-SUEZ).
Une unité de méthanisation des sous-produits de Jatropha, datant de 1995, permet la digestion anaérobique ou méthanisation des déchets organiques et des cultures énergétiques pour produire du méthane, qui est un gaz combustible, à partir de matières premières renouvelables.


En 2014, après une bonne préparation culturale des différentes parcelles propres (labour, regarnissage, fertilisation) la récolte se déroule normalement. Avec visiblement une production en graine supérieure aux années précédentes.
L’unité de transformation fonctionne correctement. Néanmoins un certain nombre de pièces devraient être remplacées avant le démarrage de la production (filtre 1 micron, huile spécifique de vidange, barreaux de vis sans fin, bacs de récupération).
Il est regrettable que pour l’instant cette unité fonctionne au gasoil.
Il est à noter que notre unité a fait à plusieurs reprises l’objet de visites extérieures (Adecia, Anadeb/Geres/Amedd/IER/Swisscontact…).
Concernant les parcelles paysannes, la sensibilisation des producteurs a été correctement menée (visites de terrain, réunions, communiqués radio…) ; la récolte et la commercialisation ont commencé auprès des coopératives et des producteurs indépendants.
Pour l’instant tout se déroule normalement et les quantités de graines récoltées seront correctes.

Projets externes.
Ces projets dits « externes » se déroulent directement sur le centre ou dans son rayon d’intervention ; ils sont financés par des organismes extérieurs et servent de vitrine pour Teriya Bugu ; ils sont généralement liés au domaine des énergies renouvelables. Ce sont des projets pilotes qui renforcent à l’extérieur l’image de notre centre.

Projet Wabef.
Wabef, pour Western Africa Biowastes for Energy and Fertilizer, est une action du Programme de coopération ACP-UE pour la Science et la Technologie qui a démarré le 1er février 2014 pour trois ans.
L’objectif du projet Wabef est de permettre aux porteurs de projets de disposer d’outils de choix raisonné des technologies de digestion anaérobie et des pratiques de gestions de ces technologies pour l’Afrique soudano-sahélienne.
En utilisant des données scientifiques et des références industrielles existantes, une démarche par étape sera développée, de manière participative, avec des décideurs, les chercheurs, les enseignants, les formateurs d’ONG, ingénieurs et techniciens de l’agriculture, des agro-industries et des municipalités.
Les résultats seront intégrés dans des programmes de formation initiale et professionnelle.
Le projet est financé par le programme de coopération du groupe d’États Afrique Caraïbes Pacifique et de l’Union Européenne pour la science et la technologie (ACP-UE S&T ii). Il est coordonné par l’unité de recherche Recyclage et Risque du CIRAD (France) et il implique 5 partenaires du Sénégal, du Mali, du Bénin et des Pays-Bas
Principe et objectifs
Le principe du projet est de relier le traitement des produits résiduaires organiques (PRO) à la production d’énergie et de fertilisants pour boucler les cycles des matières organiques et pour tendre vers une gestion agronomique des nutriments.
Pour cela, il est nécessaire :
– d’améliorer les connaissances sur les ressources en PRO (identification, localisation, qualification, quantification, pratiques de production/valorisation),
– de disposer d’outils adaptés pour diriger des choix raisonnés de transformation,
– particulièrement par les techniques de digestion anaérobie adaptées au contexte soudano-sahélien, et de recyclage de ces PRO,
– de former les décideurs, les praticiens et les bénéficiaires finaux aux méthodes et aux outils qui seront développés et utilisés.

Le projet se décline en 3 objectifs :
Premier objectif :
Identifier un ensemble de technologies de digestion anaérobie pertinentes et viables dans le contexte soudano-sahélien, et les évaluer dans le contexte local en élaborant et en utilisant un modèle de simulation conçu pour diriger des choix raisonnés d’acteurs.
Deuxième objectif :
Identifier et évaluer les éléments nécessaires à l’élaboration d’un « business model » soutenu par la demande en biogaz et en fertilisants. Ces éléments incluent les scénarios d’approvisionnement en PRO et d’écoulement des coproduits (utilisation de modèles de simulation existants), l’évaluation des marchés pour l’écoulement des fertilisants et du biogaz. En outre, deux unités de digestion anaérobie opérationnelles au Bénin et au Mali serviront à l’acquisition de données pour des références supplémentaires, ainsi que de site de démonstration pour les décideurs et les opérateurs et de site de formation pratique pour les étudiants.
Troisième objectif:
Générer des connaissances et des savoir-faire à partir des résultats du projet. Diffuser ces connaissances à travers des programmes de formation destinés aux décideurs, aux opérateurs et aux étudiants (formation ouverte et à distance, écoles régionales) et des supports de communication pour sensibiliser un large public africain sur les technologies de digestion anaérobie et leur mise en œuvre.
Pays cibles : Sénégal, Bénin, Mali.
Au Mali c’est le centre de Teriya Bugu qui a été choisi comme vitrine pour ce projet ; déjà deux voyages d’études ont été organisés en Europe et en Afrique.
C’est dans notre centre qu’aura lieu le séminaire de fin de projet.

Projet Adecia.
Ce vaste programme de recherche sur la méthanisation des tourteaux de Jatropha se décompose en deux projets distincts Agro et Techno.
PROJET JATROPHA/AGRO/05.
Valeur des tourteaux de Jatropha (bruts et transformés) utilisés en fertilisant ou amendement. Opérateur : AEDR Teriya Bugu
Opérateurs Partenaires (coordination des interventions) : IMPULSION
Partenaire externe : Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD).


Objet du Projet :
L’objectif du projet est de qualifier les tourteaux de Jatropha bruts et transformés (méthanisés/ compostés) et d’apprécier leur valeur agronomique potentielle à travers leur :
– effet fertilisant ;
– effet amendant (impact sur les propriétés physiques et biologiques des sols) ;
– innocuité (présence de produits toxiques, d’éléments trace métalliques, de polluants organiques, d’agents pathogènes et d’inertes),
afin d’éditer une fiche matière végétale et/ou compost végétal sur les tourteaux bruts et transformés.

PROJET JATROPHA/TECHNO/01
Essais de méthanisation de tourteaux de Jatropha en conditions réelles au Mali.
Opérateur : AEDR Teriya Bugu
Partenaire externe : Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD).
Objet du Projet :
Ce projet vise à acquérir des références en matière de méthanisation des tourteaux de Jatropha en conditions réelles. Il s’agira de combler le déficit de données en la matière, tant dans les pays cibles, Mali et Burkina Faso, qu’en Afrique et plus généralement dans le monde. Les essais seront menés sur le centre de Teriya Bugu au Mali en utilisant une unité de méthanisation existante en cours de réhabilitation.
Caractéristiques physico-chimiques des tourteaux de Jatropha.
Une fois que les travaux de réhabilitation et d’adaptation de l’unité de méthanisation seront finalisés, une campagne de prélèvement et analyse des tourteaux de Jatropha produits sur le centre sera menée en parallèle. Les tourteaux seront prélevés à l’état brut et au cours de 1 à 2 semaines de stockage, durée représentative de ce qui serait pratiqué en conditions réelles pour alimenter une unité de méthanisation en continu.
Caractérisation des tourteaux de Jatropha.
Au cours de la période de travaux, les tourteaux de Jatropha produits sur le centre de Teriya Bugu seront stockés sous abri et feront l’objet de prélèvements répétés dans le temps. L’analyse des taux de MS et MO sur ces prélèvements permettra d’apprécier leur évolution au cours du stockage. Certains échantillons seront envoyés au CIRAD et feront l’objet d’une analyse physico-chimique en laboratoire pour déterminer le pH (ratio 1/5), leur teneur en huile, en éléments totaux (C, N, P, K, Ca, Mg, S), en azote minérale (N-NH4) et en acides gras volatils (AGV).
Cet essai s’étendra sur plusieurs mois avec un protocole à respecter pour éviter tout risque d’acidification dans les digesteurs. Lorsque le régime permanent sera établi, des prélèvements de matière en entrée/sortie seront réalisés régulièrement et des analyses effectuées en vue d’établir le rendement et les bilans de méthanisation.
En fonction des résultats obtenus, un test de co-méthanisation des tourteaux de Jatropha avec des eaux usées et boues de vidange sera réalisé.
Ces effluents sont issus des sanitaires des infrastructures de tourisme solidaire. Comme pour les tourteaux de Jatropha, la digestion anaérobie de cet effluent permet, par la transformation des matières organiques présentes, une production de biogaz et une hygiénisation du produit (i.e. élimination des agents pathogènes).

PRÉSENTATION DES ENJEUX EN TERMES DE DÉVELOPPEMENT DES FILIÈRES JATROPHA/BIOCARBURANT.
Ce projet se positionne sur les enjeux importants concernant la méthanisation des tourteaux de Jatropha.
En matière énergétique, la culture de Jatropha curcas peut permettre de produire en moyenne 58 Gj/ha/an sous forme d’huile carburant. La méthanisation des tourteaux de Jatropha pourrait permettre d’augmenter de 43% ce potentiel énergétique en le portant à 83 Gj/ha/an. Il s’agit cependant d’une projection basée sur de rares résultats de méthanisation obtenus en conditions de laboratoire. Il semble important de déterminer les performances de méthanisation des tourteaux de Jatropha dans les conditions réelles du terrain et en utilisant des réacteurs d’une capacité adaptée à une petite unité d’extraction d’huile.

Projet Olvea.
Le karité est un arbre qui pousse à l’état naturel sur une partie spécifique du continent africain (zone soudano-sahélienne au nord de l’équateur). Les fruits, comestibles, constituent une réelle source de revenus pour les femmes qui les ramassent et les vendent pendant une bonne partie de l’hivernage.
Les femmes extraient également les amandes issues des fruits, et en tirent du beurre qui est beaucoup plus utilisé en cuisine et pour la médecine traditionnelle.
Compte tenu de l’importance du beurre de karité dans la vie socio économique des femmes rurales de la zone, plusieurs organismes privés nationaux et internationaux et structures d’État ont appuyé les femmes dans leur organisation et dans l’obtention de matériels et équipements leur permettant d’acquérir du beurre de qualité.
Le beurre de qualité, issu à partir de cette nouvelle valeur ajoutée, est confronté à une mévente sans précédent pour les organisations appuyées.
Teriya Bugu a donc décidé de lancer un projet Karité en partenariat avec la société Olvéa Burkina, au bénéfice des femmes du Cercle de Teriya Bugu.
Olvéa paye directement aux femmes des villages les amandes, sans les obliger à passer par les étapes d’extraction du beurre de karité, ce qui constitue une opportunité pour l’ensemble des femmes de la zone de Teriya Bugu où le karité représente un moteur de développement social et économique des communautés.
Teriya Bugu collecte donc des amandes de karité auprès des groupements de femmes (25), regroupe ces amandes et les livre aux transporteurs mandatés par Olvéa.
Le protocole de partenariat entre Teriya Bugu et Olvéa insiste sur des points essentiels :
– Travail sur la qualité des amandes récoltées.
– Formation des femmes sur le ramassage, le conditionnement et le stockage.
– Paiement d’une prime à la qualité pour de l’achat de matériel en vue de la
pérennisation de l’activité.
L’arrivée de ce nouveau projet d’achat d’amandes de karité a été accueillie par les groupements féminins de la localité avec beaucoup d’enthousiasme car, malgré le ramassage des fruits de karité par les femmes de la localité, rares sont les partenaires qui interviennent directement dans l’aspect commercialisation.
Ainsi, grâce à un accompagnement et un appui justifié des groupements et associations féminins, chaque village sera en mesure de livrer au projet des quantités très élevées d’amandes de qualité. Un appui matériel/équipement dans l’étape ébouillantage pourra être étudié dans la localité afin de permettre à ces nombreuses femmes de mieux profiter du dur labeur consenti dans le processus de séchage des fruits.

Production d’énergie électrique pour le centre.
La situation des différents projets de Teriya Bugu montre que malgré les difficultés conjoncturelles le centre a continué à maintenir la presque totalité de ses activités. Malheureusement la reprise du tourisme n’est pas pour l’instant à l’ordre du jour.
Nos problèmes de déficit financier et de trésorerie risquent donc de perdurer.
Un des gros soucis de fonctionnement de notre structure est le montant considérable de nos dépenses de gasoil (18 millions CFA, soit 20% des charges de Teriya Bugu, deuxième poste de dépenses après les salaires) nécessaires au bon fonctionnement de nos groupes électrogènes, indispensables à toutes nos activités.


Demande de Financement à court terme.

Afin de réduire cette charge, il est critique de poursuivre notre politique de production d’électricité à partir de l’huile de Jatropha que nous produisons, en utilisant nos groupes électrogènes mixtes à bicarburation (gasoil et huile de Jatropha).
À l’heure actuelle nos deux groupes à bicarburation sont en panne, faute de pouvoir trouver sur place certaines pièces détachées défectueuses, et ils ne fonctionnent plus qu’au gasoil.
La remise en état de nos groupes électrogènes à bicarburation est donc une priorité absolue.
Notre centre produit de l’huile de Jatropha en interne, mais aussi avec l’apport de plus de 20 coopératives de producteurs extérieurs que nous encadrons. Ce biocarburant ne peut être malheureusement aujourd’hui utilisé.
Il faudrait donc dans l’urgence :
– soit réparer les groupes existants (plus de 6 ans d’ancienneté avec un système pionnier à l’époque) avec un coût avoisinant les 5 000 € par unité. Cette solution, difficile à mettre en œuvre dans le contexte actuel du Mali, ne garantit pas un bon fonctionnement sur la durée compte tenu du caractère expérimental de nos groupes à bicarburation.
– soit envisager le remplacement de nos groupes existants, par du matériel neuf d’une nouvelle génération ce qui paraît être la meilleure solution (coût estimé par groupe 18 753 € soit pour deux groupes 37 506 €).
Total pour la production électrique bicarburation : 37 500 €.

Maintenance de nos infrastructures actuelles.
Malgré tous nos efforts pour maintenir en état l’ensemble de notre centre, il serait indispensable d’effectuer un certain nombre de travaux et d’investissements pour continuer à disposer d’un outil pleinement opérationnel :
– Achat de pompes d’irrigation pour un total de 10 000 €.
– Achat de climatiseurs pour l’hôtel 3 000 €.
– Travaux d’entretien 7 500 €.
Total maintenance : 20 500 €.

Projet de maraîchage pour les femmes :
Au-delà des investissements proposés à court terme pour consolider Teriya Bugu et protéger nos acquis face à la situation de crise du Mali, nous souhaitons continuer à aller de l’avant et poursuivre notre engagement au service du développement des populations locales.
Le projet maraîchage a pour but d’améliorer les conditions de vie des femmes de la zone de Teriya Bugu en permettant leur insertion socioéconomique, par l’augmentation de leurs revenus. Il consiste à mettre en place à Teriya Bugu un espace de production maraîchère propre, durable et génératrice de revenus.
Les résultats attendus :
Résultats immédiats
Indicateurs
- Augmentation des revenus des femmes. – Renforcement du tissu économique,
par l’autonomisation.
– Formation aux pratiques maraîchères.
– Meilleure participation des femmes
au développement dans les
domaines éducatif, social, et économique.
- Augmentation du chiffre d’affaires des femmes.
– Augmentation du niveau de vie des femmes.
– Contribution des femmes dans réalisation des actions de développement villageois.

La commercialisation sur le marché local mais aussi sur les zones périphériques améliorera la qualité de vie des populations concernées.
Ce projet s’inscrit dans le vaste programme de développement rural (miel, bois, fruits, jatropha, karité…) déjà existant sur notre centre.
Le cumul de ces dynamiques, dans un pays en grande difficulté, va dans le sens d’un développement durable intégré et écologique axé sur le mieux-être des populations.
Ce projet servira d’exemple dans la vaste zone d’intervention et d’influence de Teriya Bugu. Il pourra donc être aisément reproduit.
Ce projet suppose un investissement total de 24.000 €.

Stratégie de réponse à la crise :
Dans l’urgence il faudrait que notre centre puisse maintenir ses activités actuelles. Face à la dure crise qui frappe le Mali, nous avons besoin d’aide pour renforcer notre trésorerie et réduire notre déficit.
Si nous ne parvenons pas à résoudre cette problématique, l’avenir à court terme de Teriya Bugu est fortement menacé.
Le problème énergétique reste donc prioritaire, c’est une problématique transversale qui impacte toutes nos activité
Dans un deuxième temps nous pourrons mettre en place une véritable politique de développement à moyen et long terme, en axant notre action sur l’agriculture familiale, le développement des filières porteuses et une meilleure reconnaissance des produits spécifiques de qualité qui pourraient être labélisés (miel, amandes…).

vendredi 6 février 2015

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